Labor Market in Morocco, Flexibility, Precarity, and Inequalities: Toward Moving Beyond the Human Capital Theory

Abstract

L'objet de cet article est d'analyser le fonctionnement du marché du travail au Maroc dans ses rapports avec la pauvreté et les inégalités de revenus, en particulier salariaux. Il vise à montrer, à travers cette analyse, la portée explicative limitée du modèle néoclassique standard, avec son concept de productivité marginale. La théorie du capital humain de Gary Becker, qui n'est que le prolongement de ce modèle, attribue les écarts de rémunérations entre les actifs aux différences d'investissements en formation, qui engendrent des écarts de productivité entre les individus. Notre article s'inscrit donc dans une approche hétérodoxe et souligne le rôle des tensions qui pèsent sur le marché du travail dans l'explication des inégalités de revenus.  Ce dépassement paradigmatique conduit en fin de compte à reconnaître le caractère illégitime de certaines inégalités et par là la nécessité d'une politique de redistribution volontariste et ambitieuse permettant de les corriger.